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Hsipaw – Trek chez les minorités Palaung

7th Oct, 2018

Ce matin je n’ai pas le courage de me lancer dans une nouvelle exploration de Mandalay en scooter. Je sors juste faire une balade à pied mais il n’y a rien de bien particulier à voir autour de mon hôtel.

Vers 13h je me rends à la station de Bus et le départ à lieu à 14h. La ville de Hsipaw n’est distante que de 200 kilomètres, cependant l’état de la route justifie ces 6 heures de trajet ! Je découvre qu’il ne semble pas y avoir de code de la route, ou  alors il est très différent du notre. Ici on roule à droite, néanmoins il arrive que les croisements s’effectuent dans l’autre sens. Par exemple, si le bus double un camion et qu’un autre véhicule arrive en face, alors le bus se serre à gauche en empiétant sur le bas côté et le véhicule venant en face passe au milieu. J’adopte la stratégie de l’autruche et ne regarde plus la route.

A la nuit tombée, le bus remonte une file ininterrompue de camions stationnés sur le bord de la route, jusqu’au moment ou la largeur de la route et le flot de voiture arrivant en face nous oblige à nous arrêter nous aussi. On reste là une bonne heure. J’en profite pour avertir l’hôtel que j’arriverai peut-être tard et leur demande si ça ne leur pose pas de problème. J’apprendrai le lendemain que la route à été coupée suite à un camion sortie de la route.

Le bus fini par repartir et j’arrive à Hsipaw vers 21h. Je vois sur Google map qu’on passe proche de mon hôtel et demande au chauffeur si je peux descendre là (ne sachant pas trop ou se trouve la station de bus). Je suis content d’être enfin rendu. Le cadre de cet hôtel est magnifique, une végétation luxuriante dans laquelle s’intègre parfaitement des petits bâtiments de bois et de bambou.

A la réception, le patron est surpris de me voir et m’informe que quelqu’un est parti m’attendre à la station de bus. Je suis confus mais ça le fait rire et il me félicite pour ma présence d’esprit d’être descendu à coté de l’hôtel.

Je dîne rapidement, puis vais me reposer. Demain j’ai rendez-vous à 8h avec mon guide Kham Lu.

Le lendemain, je démarre la journée par un super petit déjeuner, dont j’arrive à peine à avaler la moité tellement c’est copieux.

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Puis Kham Lu viens me rejoindre comme convenu vers 8h. Je laisse mon sac de voyage et ne prends que mon petit sac à dos avec le nécessaire pour ces 2 jours de trek. On monte tous les deux sur sa petite moto pour sortir de la ville puis on attaque la marche. Au programme de cette première journée, environ 20 km pour 800 m de dénivelé.

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Le temps, bien que couvert, est pour le moment sec. Il pleut encore tous les jours dans cette région du Myanmar en Octobre, les chemins sont donc très boueux. Ce sera le slogan de Kham Lu pendant ces 2 jours: « More mud, more fun ! » (plus de boue, plus de fun). Il y a une diversité insoupçonnée dans la boue. Il y a la boue collante et la boue glissante, la boue marron, la boue verte, la boue rouge …

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On traverse plusieurs villages Shan, et mon guide commence à m’enseigner les bases (bonjour, merci, au revoir) de la langue Shan. Il me montre également toutes sortes de plantes comestibles, sous forme de graine, de feuille, de racine ou de fruit et prend un malin plaisir à tout me faire goûter. Les paysages sont magnifiques, on y voit des cultures de riz bien sur mais aussi de mais, de bananes et tout un tas de cultures potagères, puis plus tard en altitude des plantations de thé.

On passe devant un check point tenu par 2 militaires en arme. On dit bonjour et on échange des sourires. Je demande à Kham Lu si ce sont des soldats de l’armée gouvernementale ou des rebelles. Ce à quoi il me répond que c’est l’armée de la liberté. J’en déduis que ce sont donc des rebelles pour Yangon et qu’ils sont considérés ici comme une armée de libération.

La pluie ne tarde pas à faire son apparition. On trouve refuge à plusieurs reprise, quand la pluie devient trop forte, dans des abris de travailleurs au milieu des champs. Kham Lu a en guise de protection une bâche en plastique, quand à moi, seule ma veste est imperméable.

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On fait ensuite une halte dans un village pour boire un thé et partager quelques bananes. Kham Lu commence à m’apprendre les règles d’un jeu de cartes auquel nous joueront souvent pendant ces 2 jours. Il gagne évidemment les 2 premières parties.

Vers 14h nous arrivons dans un village ou nous déjeunons chez une famille adorable. Kham Lu me demande si je veux rester ici pour la nuit ou continuer jusqu’au prochain village à 2 heures de marche et passer la nuit là-bas. Je me sens physiquement plutôt bien, mais je sais pas expérience que les lendemains de marche peuvent être difficiles quand on a pas d’entrainement et que chaque pas fait en plus aujourd’hui sera un pas en plus à faire demain. Je préfère donc rester dans ce village, prendre le temps d’explorer les environs et de rencontrer les habitants.

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Il me montre le plantations de thé, on va ensuite à l’école du village où la classe vient juste de se terminer et où une poignée d’enfants sont encore là à jouer dans la salle de classe.

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On discute un moment avec l’institutrice qui parle un peu anglais. Elle tient absolument à m’inviter le lendemain pour l’anniversaire de son fils. J’accepte volontiers.

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Le soir tombant, on se pose pour boire une bière devant une maison qui fait office de magasin-bar, avec une australienne et son guide. Ce dernier à l’air d’être un peu bourré et veut absolument que je boive avec lui de son alcool de riz. Je préfère me contenter de ma bière.

Ensuite on va assister au travail sur les feuilles de thé récoltées durant la journée. Elle sont d’abord couvertes et imprégnées de vapeur d’eau bouillante avant d’être broyées.

On entend de la musique provenant du bas du village. Quand on arrive sur la place devant le monastère, on découvre les jeunes du village (de 12 à 18 ans environs) en train répéter des danses pour une fête qui aura lieu dans 1 mois. On reste un moment là à les regarder et Kham Lu m’explique le sens de certaines chansons avec leurs chorégraphie

Le retour à la maison où on va passer la nuit, dans le noir complet, n’est pas une mince affaire (pour moi). On boit encore et toujours un thé puis on dîne.

La soirée se passe à jouer aux cartes avec Kham Lu. Maintenant je comprends mieux le jeu et on se partage les victoires. Vers 23h on va se coucher. Je dors dans une immense pièce vide avec dans un coin un matelas de 3 cm qui me sépare du plancher et recouvert d’une moustiquaire. Le matelas est trop court pour que je puisse m’étendre de tout mon long. Je comprends que je ne vais pas beaucoup dormir.

 

 

 

 

 

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