Lac Inle
Après 2 jours de marche depuis Kalaw, je monte dans la pirogue qui va m’amener jusqu’à mon hôtel. Le trajet dure environ une demi heure. Je m’attends à déboucher à tout moment sur une vaste étendue d’eau mais finalement je ne vois que des canaux avant d’arriver au village au sud du lac Inle où je passerai les 3 prochaines nuits.
Finalement arrivé, je paie le batelier pour la course et m’enregistre à la réception. Je m’aperçois que mon chauffeur reste à quelques mètres de moi. Je comprends qu’il souhaite que je fasse appel à ses services pour le lendemain, seulement j’ai déjà pris son numéro et lui ai expliqué que je l’appellerai si besoin. Je préférerai partager une embarcation avec d’autres clients puisque le coût est fixe. J’interroge le patron de la guesthouse pour savoir ce qu’ont prévu les autres clients mais il reste très évasif à ce sujet. Une fois mon « taxi » parti, il m’explique finalement qu’il ne préférait pas parler devant lui car il aurait pu mal prendre le fait qu’il me propose une autre embarcation pour le lendemain !
Après une bonne douche, je m’aperçois que je vais être à court d’argent liquide et me demande bien où je pourrai trouver un distributeur sur le lac ? J’en viens à m’imaginer à quoi pourrait ressembler un distributeur sur pilotis au milieu du lac !
Le patron me propose de me faire accompagner par un des employés avec leur propre barque pour aller retirer de l’argent. A ma grande surprise, toujours pas de grandes étendues d’eau mais toujours une successions de canaux plus ou moins larges parsemés de bâtiments sur pilotis et de végétation aquatique (peut-être est-ce simplement sur cette partie du lac ?).
Le distributeur est hors service et sur le chemin du retour on fait une halte au garage du coin pour ce qui semble être une mini-réparation de la fixation du moteur.
De retour à la guesthouse, je me repose un moment puis quand la nuit tombe il y a une coupure de courant qui dure 2 bonnes heures. Cela semble assez habituel car des bougies sont prêtes au peu partout pour palier au manque de lumière.
Mon ventre n’étant pas en grande forme après le trek et les repas chez l’habitant, j’opte pour un poisson frit en sauce aigre douce avec du riz. Le courant fini par être rétabli pendant mon repas.
Le lendemain je me lève avec le soleil, vers 6 heure, il semble y avoir une nouvelle coupure d’électricité. Ce matin je n’ai pas trop envie de « shan noodles » au petit déjeuner. J’ai le syndrome du McDo. Quand à l’étranger certains touristes se ruent vers un Mc Donald pour retrouver une zone alimentaire connue. Dans mon cas, ce serait plutôt le syndrome du café-croissant. Alors à défaut de croissant j’opte pour un pancake pour accompagner mon café.
Je partage le bateau avec un couple d’Allemands et on prend la direction sud vers le lac Sanka. Le programme est apparemment établi, on fait un premier arrêt dans une poterie, où on nous propose de nous installer, ainsi que les passagers de 2 autres embarcations, pour observer une femme réaliser quelques pièces de poterie sur un tour. C’est certes intéressant mais le principe du show + shop ne m’emballe pas trop. Je m’esquive par la porte arrière pour jeter un coup d’œil au village pendant que certains regardes les stands en quête d’un souvenir.
Les arrêts suivants seront une pagode puis un atelier de sake local et ensuite un village pour la pause déjeuner. Il y a un unique restaurant, apparemment l’endroit où on dépose les touristes visitant le secteur. Je partage le repas avec le couple d’Allemands. La note nous surprend un peu (les prix n’étaient pas affichés sur la carte), c’est plutôt cher (pour le Myanmar) et j’avance de l’argent aux germanophones qui se retrouvent pris au dépourvu.
Après manger, on visite le village en quête d’authenticité et comme partout ici, dès qu’on marche un peu en dehors des flux touristiques, la vie locale n’est jamais bien loin. Étant donné qu’il nous faudra 2 heures pour retourner à la guesthouse, on repart vers 15h. Mes compagnons de bateau tiennent absolument à visiter une pagode qui était au programme mais où n’avions pas fait d’arrêt. Soit, une pagode de plus ou de moins, ça ne me dérange pas. Pendant qu’ils vont visiter la pagode, je reste au bord du lac à observer et photographier quelques villageois vacant à leurs occupations.
Cette dernière halte a eu l’avantage notable de nous faire rentrer à la tombée de la nuit et le ciel prend des couleurs fantastiques. Cette dernière demi-heure me plonge dans une contemplation presque méditative.
Je partage le dîner avec mes compagnons de la journée et me laisse tenter par un curry en précisant pas trop épicé ! Daniel, le propriétaire me dit « I think medium spicy is ok ». « So ok if medium is ok ». Résultat des courses « medium is definitly not ok for me in Myanmar ! » Je ne peux pas avaler plus de la moitié de mon assiette, suite à quoi l’avale un sprite quasiment d’un trait et je continue à pleurer, moucher et suer pendant un bon moment, ce qui amuse beaucoup le jeune serveur.
La soirée est ensuite assez brève, comme souvent pour moi ici.