Lac Inle Jour 2
Aujourd’hui je vais être tout seul sur mon embarcation, puisque l’hôtel s’est vidé. Direction le nord du village ou je suis hébergé, autrement dit le lac Inle.
C’est le même genre de visite que la veille, c’est à dire un tour avec des visites programmées, à la différence qu’étant seul, je peux en abréger certaines voire faire complètement l’impasse. Première étape, le marché qui est organisé chaque jour dans un village différent et où tous les villageois viennent y vendre leurs spécialités, certains des légumes, d’autres du poisson ou encore des vêtements.
Dès que je pose le pied ici, je suis au anges. C’est tout ce que j’aime, un grand bordel joyeusement organisé. Les ethnies des différents villages sont reconnaissables à leurs tenus, surtout celles des femmes, il a l’équipe des chapeaux pointus, le clan des turbans rouges, l’équipe des turbans bleus, celle des fichus jaunes et probablement d’autres que je n’ai identifié.
Je dois quand même préciser qu’il faut dépasser les 3 ou 4 premières allées destinées aux touristes pour accéder au vrai marché, celui du poisson à même le sol sur un bout de plastique, celui des allées boueuses et des gargotes envahies de fumée de friture. C’est un paradis pour tout amateur de photographie de rue. J’y passe plus de 2 heures avant de retourner à mon bateau pour la suite des visites.
Je me décide quand même à acheter un souvenir, un pantalon Shan pour moi et un haut pour ma chérie, qu’elle ne mettra probablement jamais, comme la plupart des choses que l’on achète en vacances et qui nous paraissent si sympa dans le contexte.
Pour la suite de la journée, cela ressemble beaucoup à la veille, atelier de roulage de cigarettes d’où je repars avec quelques échantillons, peut-être cela encouragera Julie à arrêter ! Ensuite, un atelier de fabrication de bijoux en argent, où là pour le coup je suis fasciné par la dextérité des ouvriers. Je me décide pour un pendentif et des boucles d’oreilles qui ont davantage de chances de plaire que mes précédentes emplettes.
Je ne peux pas ensuite couper à une énième pagode. Puis la visite des jardins flottants où je ne vois quasiment rien, et 2 pêcheurs en train de … ne rien faire sur leur barque. En venant ici j’avais en tête les images de ces pêcheurs traditionnels maniant leur pagaie de la jambe avec une nasse tissée en bambou dans les mains. Après Bagan, je pense que la leçon est pour moi bien apprise maintenant. Ce n’est pas la bonne démarche de venir quelque part avec pour objectif (sans aucun jeu de mot) de reproduire des images que l’on a pu voir au travers de documentaires ou de photos. C’est beaucoup plus enrichissant et gratifiant de créer ses propres images qui dépendront de nos rencontres et de nos expériences. Dans mon cas, je pense que ce sont les portraits des Birmans, leurs sourires, qui sont mes images les plus marquantes.
Je rentre à la guesthouse assez tôt, je me repose un moment. Puis vers 16h, Daniel, le patron me propose de visiter le village avec l’aide d’un personnel de l’hôtel, un jeune garçon d’environ 16 ans, le seul qui parle un peu anglais. La visite est sympa, pas de démonstration d’artisanat, juste des gens et leur vie quotidienne.
Je suis le seul client restant dans la guesthouse (sur les 8 chambres), la soirée est brève.
Le lendemain, je me réveille à 6h, plie mon sac et suis prêt une 1/2h après, juste quand le bateau qui doit m’amener à Nyaung Shwe arrive. Le trajet doit nous prendre 1 heure, et je demande à mon chauffeur si on peut avoir une chance de voir (finalement) des pêcheurs traditionnels avec leurs nasses. Il me répond qu’on verra en chemin …
On croise quelques pêcheurs à la ligne ou au filet et quand je m’apprête à ranger mon appareil photo, j’aperçois 2 de ces fameux pêcheurs. En approchant, je comprend que ces 2 pêcheurs là n’ont pas du voir beaucoup de poissons autrement que cuit et dans leur assiette. Ils portent la tenue Shan traditionnelle, immaculée, et sont situés juste à l’embouchure du canal venant de Nyaung Shwe par où la plupart des touristes accèdent au lac.
Je prends quand même une photo, mais elle n’a aucune valeur pour moi, car il s’agit d’une mise en scène. De plus la photo n’est même pas esthétique car le ciel est totalement voilé et la lumière n’est pas belle.
Arrivé à Nwaung Shwe, un taxi prend le relais et me conduit à l’aéroport de Heho à 1h de route. J’arrive avec 2 heures d’avance sur mon vol. Le terminal est assez bordélique, quand un avion est sur le point de partir, je ne sais jamais pour quelle destination et donc si c’est le mien. Il n’y a aucun affichage, simplement une feuille de papier avec écrit au marqueur la référence du prochain vol qu’un employé vient scotcher devant la porte d’accès à la piste.
Mon avion est enfin là, avec une heure de retard, et je découvre un modèle à hélices, une première pour moi. Passée la surprise et le décollage, le vol se déroule sans encombre.